Le cerveau
Source de fantasmes et de nombreuses études scientifiques, nous n’avons pas encore fait le tour de cette merveilleuse machine qu’est notre cerveau.
Sa complexité passionne, il est capable de grandes choses.
Mais sais-tu aussi qu’il joue parfois contre nous ? (ou trop avec nous !)
Biais cognitifs : les raccourcis mentaux
Il existe plus de 180 biais cognitifs, autant de tours de passe-passe que nous joue notre cerveau au quotidien t’amenant souvent là où tu es déjà. C’est tellement plus confortable que d’imaginer autre chose. Notre cerveau est puissant mais il adore le chemin le plus facile, le plus connu. Il est fainéant.
Ton état émotionnel, tes expériences, ta culture, ta vie d’enfant…autant d’éléments qui ont marqué ton cerveau. Ces éléments ont créé des chemins dans ton cerveau qui vont parfois distordre la réalité. Tu n’aimes pas ton collègue, il est fort probable que tu sois attentif uniquement à tout ce qu’il fait de mal, ce qui va te donner la validation pour continuer à ne pas l’aimer (Alors que ta collègue adorée fera la même chose mais tu n’y prêteras pas attention).
Le savoir, connaitre ces raccourcis, permet de mieux reprendre la liberté sur sa façon de penser et surtout de se prévaloir de jugements et de conclusions hâtifs. Je t’ai dit plus haut que notre cerveau est fainéant, cela va donc demander de l’entrainement pour arriver à le sortir de sa zone de confort pour regarder le monde plus largement et envisager d’autres options.
Mais alors quel lien avec l’estime de soi ?
Tu regardes tes défauts, tu ne vois plus qu’eux, tu vois le vide avant le plein. Et ton cerveau va prendre soin de toi, il va t’apporter sur un plateau d’argent ce que tu penses et tu crois déjà.
Il va t’amener à voir ce qui va confirmer que tu as bien raison de penser que tu as beaucoup de défauts. Il va surtout ne pas prêter attention à toutes les choses qui pourraient le contrarier, lui demander le travail de reconsidérer son point de vue. Tes qualités, tes réussites…
Kant disait : nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais tel que nous sommes
C’est d’ailleurs pour cela que tu n’es pas à l’aise avec les compliments. « Comment cela ? Un argument qui va à l’encontre de ce que je pense ? » Et hop, ton cerveau va te servir encore une fois des images ou des pensées. « Mais rappelles toi, cette fois-ci où tu as échoué, et puis ce bourrelet sur la fesse droit » Et toi en une fraction de seconde, sans même t’en apercevoir, tu vas balayer la crédibilité de ce compliment pour retourner à ce que tu connais bien de toi, tes défauts !
Ce biais là c’est le biais de confirmation, il en existe beaucoup qui impactent l’estime de soi. Je peux te parler aussi du biais de disponibilité. Ton cerveau va réactiver un élément immédiatement disponible. Tu es sûre de toi, de ton projet depuis plusieurs semaines et au moment de prendre la décision, tu reçois un avis négatif. Et bien cela va avoir une influence sur ta prise de décision (alors que tu auras reçu des encouragement tous les autres jours !)
Puis-je reprendre le pouvoir sur mon cerveau ?!
La première chose c’est d’accepter que ces biais se présentent à toi de manière inconsciente, donc ne pas s’en vouloir. Tu ne peux pas les empêcher ; mais tu peux limiter leur influence (ouf !) Alors comment ?
- Développer son esprit critique en regardant une situation de la façon la plus neutre possible : les faits. Qu’est-ce que je vois et non que j’interprète (Une personne qui ne sourit pas c’est un fait, dire qu’elle est dépressive c’est une interprétation)
- Accepter de changer d’avis et de reconsidérer son point de vue,
- Aller à la recherche de plusieurs sources d’informations et ne pas se contenter de ce que l’on connait,
- Échanger avec notre entourage, se mettre à leur place, pour disposer d’un point de vue différent,
- Remettre en question de temps en temps nos croyances et se demander si il n’existe pas une autre vision des choses
Alors en matière d’estime de soi cela consiste à se voir au-delà de nos défauts, à regarder nos réussites au même titre que nos échecs, accepter de changer d’avis, d’écouter celui des autres. A se faire parfois l’avocat du diable en cherchant des éléments qui pourraient contredire ce que nous pensons trop souvent de nous et qui nous nuit. Et en plus cet exercice va agir sur notre « flexibilité mentale » et développer notre créativité. Cela vaut le coup d’essayer, non ?
Tu veux aller plus loin sur le sujet du cerveau je te conseille le livre « les talents cachés de notre cerveau au travail »
Editions Eyrolles par Bernard Anselem et Emmanuelle Joseph-Dailly
Commentaires récents